( AFP / FABRICE COFFRINI )
Le groupe suisse Clariant relève mardi sa prévision de marge pour 2024 grâce à des frais moins lourds que prévu pour la fermeture d'une usine de bioéthanol, mais abaisse sa prévision de ventes dans un marché difficile pour le secteur de la chimie.
Le groupe - qui a vu ses ventes fléchir au premier semestre sur fond de pression sur les prix - n'entrevoit "aucun signe de reprise large du marché durant la deuxième moitié de l'année", a prévenu son directeur général, Conrad Keijzer, cité dans le communiqué.
Mais le groupe, qui fabrique aussi bien des produits de dégivrage pour les pistes d'avions que des ingrédients pour les shampoings et engrais, compte sur ses mesures d'économies et sur l'intégration de l'entreprise canadienne Lucas Meyer Cosmetics pour améliorer sa marge.
L'impact financier de la fermeture de son usine en Roumanie et la restructuration de son activité de bioéthanol va également être moindre que prévu, ce qui l'a amené à relever sa prévision de marge opérationnelle aux environs de 16%, contre 15% auparavant.
Clariant a en revanche abaissé son objectif de ventes. Hors effets de changes, le groupe s'attend soit à ce qu'elles stagnent, soit à ce qu'elles affichent "une croissance faible à un chiffre", alors qu'il espérait encore une croissance "faible à un chiffre" en avril, à l'issue du premier trimestre.
A 13H13 GMT, le titre perdait 6,89% à 13,52 francs suisses, à contre-tendance du SPI, l'indice élargi de la Bourse suisse, en hausse de 0,60%.
- Une transformation qui prend du temps -
Pour le premier semestre, son bénéfice net s'est chiffré à 176 millions de francs suisses (183 millions d'euros), en baisse de 24% sur un an, Clariant rappellant que son bénéfice avait été dopé par un gain sur la cession d'activités de composés d'ammonium quaternaires au premier semestre 2023.
Son chiffre d'affaires s'est contracté de 9% à 2,07 milliards de francs, et de 7% hors effets de changes, la pression sur les prix l'ayant réduit de 4%. Les volumes ont, eux, reculé de 1%.
Les prix de nombreux produits chimiques ont chuté ces derniers mois en raison d'une faible demande dans l'industrie.
La semaine passée, le géant américain de la pétrochimie Dow a fait état d'une baisse de 4% de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre tandis que l'allemand BASF a de son côté vu son chiffre d'affaires trimestriel flancher de 6,9% en raison de la pression sur les prix.
Dans le détail, les ventes de Clariant ont fléchi de 8% en Europe, de 4% sur le continent américain et de 7% en Asie, le recul se chiffre à 3% en Chine.
"Clariant est en train de graduellement transformer et réaligner son portefeuille", a commenté Sibylle Bischofberger, analyste chez Vontobel, dans une note de marché.
Mais "cette transformation prend beaucoup de temps", a-t-elle ajouté.
En décembre, Clariant avait décidé de fermer une usine qui produisait du bioéthanol à partir de déchets agricoles, et non à partir de nouvelles cultures, mais ne parvenait pas à obtenir la rentabilité espérée.
Le groupe a préféré se renforcer dans les ingrédients de cosmétiques en rachetant Lucas Meyer Cosmetics à l'américain IFF pour 810 millions de dollars (748 millions d'euros à taux actuels).
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